mudra du grand Bouddha Amida de Kamakura

Seiza, la pratique de l'assise calme

femme en kimono assise en seiza
Aujourd'hui nous sommes le 6 janvier et traditionnellement avec le début de l'année viennent les bonnes résolutions. Prendre soin de sa santé, parvenir à maitriser son stress, se mettre moins en colère, cultiver un esprit plus serein... Pas facile les bonnes résolutions. J'ai un cadeau pour vous, une pratique qui fait tout ça à la fois et plus encore : Seiza.

Seiza est une méthode de méditation assise particulièrement facile et accessible, très dans l'esprit "Jodo Shin". Attention toutefois : bien que cette pratique se marie très bien avec les enseignements de cette école, seiza n'est pas une pratique Jodo Shinshu. Traditionnellement on ne médite pas dans le bouddhisme Shin (à moins que l'on considère, comme certains, que la récitation du nembutsu est déjà une forme de méditation en soi). Ce sont donc deux pratiques bien distinctes, qui peuvent être pratiquées ensemble mais aussi de façon complètement décorrélée.

Je l'ai évoqué, ce qui caractérise seiza c'est sa simplicité et son accessibilité. Si je compare seiza à zazen par exemple (la méditation pratiquée dans le Zen, pratique centrale de cette école, que j'ai eu l'occasion de pratiquer quelques années de façon très régulière) seiza est beaucoup plus facile et beaucoup moins exigeant. Les bénéfices de seiza au quotidien sont aussi selon moi plus visibles, plus profitables (au sens où l'on peut consciemment en profiter). Mais là aussi je tiens à faire une remarque : bien que la pratique de seiza peut nous mener à une conscience plus spirituelle du monde, ce n'est pas une pratique qui vise à la libération au sens bouddhiste comme l'est zazen. Pour se libérer, il vaut mieux réciter le nembutsu !

Après ces éclaircissements, il est temps de rentrer un peu plus dans le vif du sujet. Qu'est-ce que seiza et comment ça se pratique ? Seiza est une méthode d'assise et de respiration crée par maître Torajiro Okada (1872–1920), personnage japonais plutôt énigmatique qui fera peut-être l'objet d'un article si je trouve suffisamment d'informations le concernant. Trois points essentiels sont à prendre en compte lors de la pratique de seiza : la posture, la respiration et le "hara".

En soi la posture traditionnelle de seiza n'est pas si facile : quand on a pas l'habitude, s'asseoir sur ses talons en repliant ses genoux sous soi est assez pénible, même s'il est possible de s'y habituer petit à petit en pratiquant régulièrement. Bien qu'il soit possible de s'y habituer lorsqu'on a la chance de profiter d'un corps et d'articulations en bonne santé, il est évident que les problèmes de genou ou certains problèmes de dos interdisent ce genre de fantaisie. Ce n'est pas un problème : seiza peut tout aussi bien se pratiquer sur une chaise tout ce qu'il y a de plus classique, c’est d'ailleurs ce qui en fait une pratique particulièrement accessible, même pour les personnes limitées par des contraintes physiques.

En ce qui concerne la respiration, la méthode de seiza favorise une respiration ample, profonde, mobilisant la totalité des poumons, s'accompagnant de mouvements du bas-ventre. Les bienfaits de la respiration abdominale sont bien connus (gestion de la douleur, du stress, amélioration du sommeil, de la concentration...)

Dernier point qui caractérise la pratique de seiza : la prise en compte du hara aussi appelé "tanden", centre énergétique bien connu des pratiquants du Qi Gong (dantian) ou des arts martiaux. Ce point, situé derrière et en dessous du nombril (environ la largeur de deux doigts sous le nombril), est considéré comme un réservoir d’énergie vitale d’une grande importance, réservoir que l’on remplit lors de cette respiration abdominale.

Mais bref ! Je ne suis pas instructeur de seiza, contrairement à Miki Nakura, moine Jodo Shinshu auprès de qui j'ai la chance de pouvoir apprendre cette pratique. Parler c'est bien, pratiquer c'est mieux : voici donc les instructions du révérend Nakura sur les principes fondamentaux de seiza que j'ai traduit depuis l'anglais. Nakura sensei est toujours enchanté de partager cette pratique, n'hésitez donc pas à le contacter si le coeur vous en dit.

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