mudra du grand Bouddha Amida de Kamakura

Les 48 voeux du Bouddha Amida

Soleil se levant dans les nuages
Dans un article précédent, j'ai évoqué Amida et les voeux qu'il a pris du temps où il était encore bodhisattva. On évoque souvent les 48 voeux, mais en vérité cela dépend des textes, on trouve par exemple des versions à 24, mais celle qui est la plus répandue contient bien 48 voeux.

Ces voeux sont particulièrement importants dans toutes les traditions de la Terre Pure: ils témoignent de la grande promesse d'Amida, de sa sagesse et de sa compassion, décrivent sa Terre Pure et les moyens d'y accéder, explicitent la spiritualité de ces écoles...

Selon les écoles, les lieux et les époques, certains voeux sont mis en avant, interprétés de telle ou telle façon... Tous les voeux sont intéressants, mais certains méritent qu'on s'y arrête tout particulièrement, même si chacun est libre bien entendu d'accorder plus ou moins d'intérêt à certains plus qu'à d'autres. Plusieurs de ces voeux feront l'objet de futurs articles.

Je vous propose ici de vous faire lire ces 48 voeux. La traduction que vous allez pouvoir lire est tirée du livre de Jean Eracle, "Trois soutras et un Traité de la Terre Pure", livre dont je vous conseille vivement la lecture, je le mentionne d'ailleurs à la page des liens et ressources. C'est un incontournable, nous avons beaucoup de chances de disposer de cette traduction française. Mais trêve de commentaires, passons au texte!

Les 48 voeux d'Amida

1 - Si, moi devenu bouddha, il y a dans mon pays des enfers, des esprits affamés et des naissances animales, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

2 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays, à la fin de leur vie, doivent retourner dans les Trois Mauvaises Destinées, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

3 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays ne sont pas tous de la couleur de l'or, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

4 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays n'ont pas tous la même beauté et la même forme, mais que les uns soient beaux et les autres laids, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

5 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays ne sont pas capables de discerner leurs vies passées et n'arrivent pas à connaître ce qu'ils ont fait durant au moins cent, mille, cent mille, cent millions d'âges, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

6 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays n'obtiennent pas l'Oeil divin et n'arrivent pas à voir cent, mille, cent mille, cent millions de pays de Bouddha, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

7 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays n'obtiennent pas l'Oreille divine et n'arrivent pas à entendre ce qu'enseignent cent, mille, cent mille, cent millions de bouddhas; s'ils ne connaissent pas cela parfaitement et ne le gardent pas en mémoire, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

8 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays n'obtiennent pas la faculté de voir dans le coeur d'autrui et n'arrivent pas à connaître la pensée des êtres vivant dans cent, mille, cent mille, cent millions de pays de Bouddha, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

9 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays n'obtiennent pas le Pied divin et n'arrivent pas à parcourir, en l'espace d'une pensée, cent, mille, cent mille, cent millions de pays de Bouddha, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

10 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays font naître des pensées d'attachement à l'égard d'eux-mêmes, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

11 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays ne demeurent pas dans le groupe des Prédestinés et n'arrivent pas nécessairement à l'Extinction, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

12 - Si, moi devenu bouddha, ma lumière peut être mesurée au point de ne pas briller sur au moins cent, mille, cent mille, cent millions de pays de Bouddha, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

13 - Si, moi devenu bouddha, la durée de ma vie peut être mesurée au point d'être inférieure à au moins cent, mille, cent mille, cent millions d'âges, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

14 - Si, moi devenu bouddha, les Disciples de mon pays peuvent être comptés, et si tous les Bouddhas individuels et les Disciples d'au moins trois mille grands milliers de mondes peuvent connaître leur nombre, même en les comptant attentivement pendant cent mille âges, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

15 - Si je deviens bouddha, les hommes et les dieux de mon pays seront incapables de voir une limite à leur existence, sauf ceux dont la vie sera longue ou brève en vertu de leur voeu originel; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

16 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays entendent encore parler de ce qui n'est pas bien, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

17 - Si, moi devenu bouddha, les bouddhas innombrables des mondes des dix quartiers ne louent pas tous ensemble ceux qui récitent mon nom, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

18 - Si, moi devenu bouddha, tous les êtres vivants des dix quartiers ayant le coeur sincère, la foi sereine et le désir de renaître en mon pays vont jusqu'à penser à moi dix fois et n'y vont pas renaître, je ne veux pas la Parfaite Illumination. Seuls sont exclus ceux qui commettent les Cinq Rébellions et calomnient la Bonne Loi.

19 - Si, moi devenu bouddha, les êtres vivants des dix quartiers produisent le désir de l'Illumination, cultivent toutes les vertus et, en formulant leur voeu d'un coeur sincère, expriment le désir de renaître en mon pays, et que, au moment de leur mort, je n'apparaisse pas devant eux entouré par une grande foule d'assistants, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

20 - Si, moi devenu bouddha, les êtres vivants des dix quartiers qui, en entendant mon nom, auront dirigé leur pensée vers mon pays, cultivé la source de toutes les vertus et, d'un coeur sincère, transféré leurs mérites en vue de renaître en mon pays, n'obtiennent pas ce fruit, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

21 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays ne sont pas complètement pourvus des trente-deux marques du Grand Homme, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

22 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas des Terres de Bouddha des dix quartiers qui renaîtront en mon pays arriveront nécessairement à l'Etat où il n'y a plus qu'une seule naissance, sautant par-dessus les degrés ordinaires, à savoir: la série des (Dix) Etapes, la pratique de la "présence immédiate" et les vertus de "celui qui est bonté universelle". S'il n'est est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.
Il y a exception toutefois pour les bodhisattvas qui se manifesteront eux-mêmes en vertu de leur voeu originel, revêtiront l'armure du Voeu universel à l'intention de tous les êtres, accumuleront des racines de vertus pour le salut de tous les êtres, parcourront tous les pays de Bouddha en développant les activités d'un bodhisattva et, en servant les Bouddhas Réalisés des dix quartiers, convertiront des êtres innombrables comme les sables du Gange, les conduisant à l'Insurpassable Vérité.


23 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays ne reçoivent pas les pouvoirs divins d'un bouddha et ne sont pas capables de parcourir en l'espace d'un repas cent, mille, cent mille, cent millions de pays de Bouddha pour présenter des offrandes à tous les bouddhas, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

24 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays qui voudront manifester leurs racines de mérites en présence de tous les bouddhas n'ont pas, conformément à leurs désirs, tout le matériel nécessaire aux offrandes qu'ils souhaitent accomplir, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

25 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays ne sont pas capables de communiquer largement la Toute-Connaissance, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

26 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays n'obtiennent pas le corps de diamant de Narayana, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

27 - Si, moi devenu bouddha, tandis que les hommes et les dieux de mon pays, ainsi que la totalité des dix mille choses absolument pures, lumineuses et belles, se distinguant les unes des autres par la forme et la couleur, seront si délicats qu'il sera impossible de les définir et de les mesurer, les êtres vivants peuvent déterminer leur nom et leur nombre sans avoir obtenu l'Oeil divin, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

28 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays, y compris ceux qui auront peu de mérites, n'obtiennent pas de voir la lumière sans mesure de l'arbre de l'Illumination, dont la forme dépasse quatre millions de lieues, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

29 - Si, moi devenu bouddha, les bodhisattvas de mon pays, après avoir reçu et étudié la doctrine des soûtras, après l'avoir récitée, apprise et enseignée, n'obtiennent pas l'habilité à discourir et la sagesse, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

30 - Si, moi devenu bouddha, on peut assigner une limite à la sagesse et à l'habilité à discourir des bodhisattvas résidant en mon pays, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

31 - Si je deviens bouddha, tout ce qui sera pur en mon pays reflétera tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers, de sorte qu'on pourra les voir aussi facilement qu'on peut voir son propre visage en un brillant miroir; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

32 - Si je deviens bouddha, de la terre jusqu'à la voûte céleste, les palais et les pavillons, les étangs et les ruisseaux, les fleurs et les arbres, toutes les dix mille choses qui sont sur la terre, tout cela sera composé de joyaux variés innombrables et de cent mille espèces de parfums; leurs ornements extraordinaires et merveilleux dépasseront tout ce qui est humain ou divin; les effluves de leurs parfums se répandront dans les mondes des dix quartiers; les bodhisattvas, en les percevant, développeront tous ensemble les activités d'un bouddha; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

33 - Si je deviens bouddha, tous les êtres vivants de tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers, quand la clarté de ma lumière enveloppante touchera leur corps, posséderont un corps et un esprit plus souples que ceux des hommes et des dieux; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

34 - Si, moi devenu bouddha, tous les êtres vivants de tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers n'obtiennent pas, en entendant mon nom, le degré de conviction des bodhisattvas appelé "Sans naissance", ainsi que des formules méditatives profondes et importantes, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

35 - Si, moi devenu bouddha, dans tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers, il y a des femmes qui en entendant mon nom, en éprouvent de la joie, y croient joyeusement et émettent le désir de l'Illumination en ayant du dégoût pour la nature féminine, et que, après leur mort, elles reprennent de nouveau l'aspect d'une femme, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

36 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas de tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers qui auront entendu mon nom parviendront, après leur mort, ayant toujours cultivé une conduite pure, à l'Etat de Bouddha; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

37 - Si je deviens bouddha, tous les dieux et les hommes de tous les mondes de Bouddha innombrables et indescriptibles des dix quartiers, en entendant mon nom, se prosterneront de tout leur corps sur la Terre, inclineront la tête jusqu'au sol et me rendront hommage; ceux qui, dans la joie et le ravissement, éprouveront une foi joyeuse et développeront les activités d'un bodhisattva, il n'est aucun dieu ni aucun homme qui ne leur montrera du respect; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

38 - Si je deviens bouddha, les hommes et les dieux de mon pays obtiendront des vêtements dès qu'ils en auront formulé la pensée; leur corps sera tout naturellement revêtu d'habits merveilleux, d'un modèle conforme à l'enseignement du Bouddha; s'ils doivent les coudre, les teindre ou les laver, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

39 - Si, moi devenu bouddha, les hommes et les dieux de mon pays, du fait qu'ils recevront rapidement le bonheur, ne sont pas comme des moines délivrés des passions, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

40 - Si je deviens bouddha, les bodhisattvas de mon pays contempleront quand ils le voudront les Terres pures merveilleuses et majestueuses des bouddhas innombrables des dix quartiers; selon leur désir, ils les verront toutes clairement, y compris leurs arbres de joyaux; ils les verront comme s'ils contemplaient leur propre visage en un brillant miroir; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

41 - Si, moi devenu bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom ne jouissent pas de l'intégrité corporelle, possédant tous les organes des sens, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

42 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom obtiendront le recueillement de la pure délivrance; demeurant dans ce recueillement, ils feront des offrandes, en l'espace d'une pensée, à tous les Bouddhas Honorés du monde, innombrables et indescriptibles, et leur pensée ne sera pas distraite; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

43 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom, après avoir achevé leur vie, renaîtront dans une famille honorable; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

44 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom sauteront de joie et, développant les activités d'un bodhisattva, produiront des vertus abondantes; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

45 - Si je deviens bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom obtiendront le recueillement où tout est vu d'une manière égale; demeurant dans ce recueillement, ils atteindront l'Etat de Bouddha et verront constamment tous les Réalisés innombrables et indescriptibles; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

46 - Si je deviens bouddha, les bodhisattvas de mon pays, par le seul fait de le souhaiter, obtiendront tout naturellement d'entendre les doctrines qu'ils auront le désir d'entendre; s'il n'en est pas ainsi, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

47 - Si, moi devenu bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom n'obtiennent pas l'Etat sans-recul, je ne veux pas la Parfaite Illumination.

48 - Si, moi devenu bouddha, tous les bodhisattvas des mondes des autres quartiers qui entendront mon nom n'obtiennent pas le premier, le deuxième et le troisième degré de conviction de la Loi et s'ils ne sont pas capables, en vertu de la Loi des Bouddhas, d'atteindre l'Etat sans-recul, je ne veux pas la Parfaite Illumination.


Gratitude

Namu Amida Butsu
boutton de retour
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