mudra du grand Bouddha Amida de Kamakura

La trilogie de la Terre Pure

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Le terme "Trilogie de la Terre Pure" désigne un ensemble de textes sacrés (au nombre de trois, forcément !), textes dont se réclament les écoles du bouddhisme du même nom. Ce sont des soûtras, écrits sacrés bouddhistes, censés contenir des faits, gestes et paroles du Bouddha Shakyamuni, fondateur du bouddhisme en Inde il y a 2600 ans. En ce qui nous concerne ici, ces textes sont :

- Le grand soûtra de Vie-Infinie
- Le soûtra des contemplations
- Le petit soûtra de Vie-Infinie

Ces 3 soûtras nous parlent d'Amida et de sa Terre Pure.
Comme vous vous en doutez, ces textes sont d'une importance capitale, d'ailleurs je les ai déjà évoqués dans des articles précédents. Aujourd'hui nous allons prendre le temps de les présenter un par un.

Le grand soûtra de Vie-Infinie

Ce texte est le plus volumineux des 3. Comme les deux autres, il est issu du bouddhisme Mahāyāna. Il en existe des versions en sanskrit, chinoises, japonaises et tibétaines. Il est difficile de le dater mais d'après les spécialistes il daterait au moins du Ier siècle après Jésus-Christ.
Le grand soûtra est divisé en deux parties. Après avoir posé le contexte, la première partie traite du bodhisattva Dharmākara et du parcours qui le mènera finalement à l'état de Bouddha. Il y est aussi question des voeux de ce Bouddha, de sa lumière, de sa Terre Pure et des êtres qui y vivent.
La seconde partie va détailler plus précisément les différents types d'êtres qui renaîtront dans la Terre Pure, l'identité des deux assistants d'Amida, les particularités des bodhisattvas résidants là-bas et encore d'autres détails moraux ou concernant la Terre Pure en elle-même.
C'est dans ce soûtra que l'on trouve le détail des 48 voeux d'Amida. C'est aussi celui qui nous en dit le plus long sur Amida et son passé de bodhisattva.

Le soûtra des contemplations

Si on a pu retrouver des exemplaires en sanskrit des deux autres textes, le fait est qu'il n'en est rien en ce qui concerne le soûtra des contemplations. C'est donc possiblement un apocryphe chinois, datant du début du IVème siècle, inspiré d'éléments plus anciens.
Le texte débute par le récit d'un prince qui décide de s'emparer du trône en condamnant son père à mourir de faim. Il en est de peu qu'il ne décide de faire tuer sa mère également qu'il finira quand même par faire emprisonner. C'est lors de sa captivité que cette dernière implore le Bouddha Shakyamuni qui vient lui rendre visite : à cette occasion il lui fait part d'une méthode de méditation sur la Terre Pure.
Cette méthode se compose de 16 méditations, méditations qui décrivent de façon exhaustive la Terre Pure, son sol, ses arbres, ses étangs, ses pavillons, le Bouddha Amida, les bodhisattvas Seishi et Kannon et les différents types d'êtres qui y renaissent.
Décrivant une méthode de visualisation très complexe (il est probable qu'à l'origine elle soit principalement réservée au clergé) c'est le texte qui nous donne le plus de détails sur la Terre Pure.

Le petit soûtra de Vie-Infinie

Le petit soûtra et le grand soûtra se ressemblent bien plus qu'ils ne ressemblent au soûtra des contemplations. De là à penser que le petit soûtra est un résumé, un abrégé du grand soûtra il n'y a qu'un pas. Pourtant rien ne permet de l'affirmer avec tant de certitudes : il serait même peut-être plus ancien que le grand soûtra. Il en existe également des versions chinoises, sanskrites, japonaises et tibétaines.
On y trouve un dialogue entre le Bouddha Shakyamuni et Châripoutra, où le Bouddha décrit la Terre Pure et quelques-unes de ses particularités (les étangs, les pluies de fleurs, les oiseaux, les arbres...), les caractéristiques du Bouddha Amida et des habitants de la Terre Pure, les mérites de la récitation du nembutsu, l'importance de souhaiter renaître là-bas et les nombreux Bouddhas qui exhortent le pratiquant à formuler ce souhait.
Bien plus court que sa "version longue", ce soûtra est régulièrement récité dans les temples des traditions de la Terre Pure lors de cérémonies.



Ces trois textes nous offrent des perspectives différentes et complémentaires concernant Amida et Sukhāvatī, sa terre de félicité. Ils ont été la pierre angulaire des écoles qui se réclament du bouddhisme de la Terre Pure. On y trouve de nombreux éléments qui peuvent parfois être compris de différentes façons, mais tous pointent vers la même évidence : la grande compassion du Bouddha Amida et sa volonté totalement désintéressée de venir en aide à quiconque décide de lui faire confiance et de se reposer sur lui.

Vous vous en doutez, je ne peux que vous inviter à vous procurer le livre de Jean Eracle pour vous familiariser avec ces textes essentiels. Il n'est pas toujours facile à trouver, mais c'est un incontournable !

Gratitude

Namu Amida Butsu
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